Résilience et Réaction : Les grandes inondations en France
Résilience et Réaction :
Le Bilan des Inondations en France
Face aux défis sans précédent posés par les inondations en France en 2023, cet article offre une analyse non-exhaustive des événements qui ont marqué le pays ces dernières décennies.
L’actualité en France a été récemment marquée par des phénomènes météorologiques extrêmes, avec la récente tempête Monica marquant les esprits par sa violence.
Cette tempête a provoqué des pluies torrentielles entraînant des inondations dévastatrices, mettant en exergue l’importance de la vigilance et de la préparation face à de tels événements.
La tempête Monica a charrié des pluies diluviennes sur le quart sud-est de l’hexagone, le week-end du 9 et 10 mars 2024.
La tempête Monica a eu des effets dévastateurs, entraînant le décès de plusieurs individus et la disparition de nombreux autres, en particulier dans les régions du Gard et de l’Ardèche.
Les pertes humaines incluent un homme de plus de soixante-dix ans, gestionnaire d’une centrale hydroélectrique, ainsi qu’une jeune enfant âgée de quatre ans, tous deux tragiquement retrouvés sans vie.
Les inondations provoquées ici par des pluies torrentielles entraînant également des glissements de terrain, et des perturbations dans les transports et les infrastructures liées à la sécurité des citoyens (pompiers, ambulances).
Il est important de se souvenir que de nombreux orages significatifs ont entraîné des inondations majeures sur le territoire au cours des années récentes, marquant profondément les zones affectées.
Ci-dessous, vous trouverez une liste (non-exhaustive) des principales inondations qui ont frappé le pays ces dernières décennies :
VAISON-LA-ROMAINE
Le 22 septembre 1992, Vaison-la-Romaine, une commune du Vaucluse en Provence-Alpes-Côte d’Azur, a été sévèrement affectée par des inondations catastrophiques.
Ces tristes événements ont été déclenchés par des orages sans précédent qui ont frappé la région, apportant jusqu’à 300 mm de pluie en quelques heures seulement.
L’intensité des précipitations a provoqué une montée des eaux rapide et dramatique de l’Ouvèze, la rivière qui parcourt la ville, causant la mort de plus de 40 personnes emportées par les eaux de l’Ouvèze et ses affluents.
On estime que plus de 2 300 propriétés résidentielles et commerciales ont été affectées dans le Vaucluse, avec de nombreuses structures détruites ou fortement endommagées.
Au total, 63 communes ont été déclarées zones sinistrées, y compris Vaison-la-Romaine, Séguret, Gigondas, Beaumes-de-Venise et Sarrians, sans oublier les départements voisins de l’Ardèche et de la Drôme également touchés. Les pertes matérielles ont été estimées à environ 76 millions d’euros.
L’épisode pluvieux a ensuite touché l’Aveyron, les Pyrénées-Orientales, l’Aude, l’Hérault et la Corse.
PARIS et la PICARDIE
Fin du mois de mai 1992, la région parisienne et la Picardie ont été frappées par des orages d’une intensité exceptionnelle.
Il a été rapporté qu’à Paris, les précipitations ont atteint jusqu’à 192 mm en une seule journée, ce qui correspond à la quantité moyenne de pluie normalement reçue sur une période de trois mois.
Les communes principalement touchées sont : Paris, Aubervilliers, Pierrefitte-sur-Seine, Saint-Denis, Stains, Ecouens, Ezanville, Montmagny, Sarcelles et Soisy-sous-Montmorency.
Un véritable OURAGAN dans le sud de la France
Les 12 et 13 novembre 1999, les départements de l’Aude, de l’Hérault, des Pyrénées-Orientales et du Tarn, situés dans le sud de la France, ont été durement touchés par la météo dévastatrice.
Ces événements, bien que fréquents à l’automne dans cette zone, ont atteint une ampleur sans précédent cette fois-ci. À Lézignan-Corbières, on a enregistré un record de 551 mm de précipitations en seulement 24 heures.
La tragédie a également eu un coût humain considérable, avec 35 personnes ayant perdu la vie, beaucoup d’entre elles dans leur voiture ou à proximité.
Au total, 438 communes ont été déclarées sinistrées par cette catastrophe. Les pertes matérielles ont été chiffrées à environ 433 millions d’euros.
Les communes principalement touchées sont : Lézignan-Corbières, Caunes-Minervois, Rouairoux, Siran, Murat-sur-Vèbre, Durban-Corbières, Nîmes, Vives, Narbonne, Perpignan et Carcassonne.
Les tempêtes LOTHAR et MARTIN
Les 26, 27 et 28 décembre 1999, la France et l’Europe sont balayées par deux ouragans d’une puissance exceptionnelle: Lothar et Martin.
C’est la concomitance de deux tempêtes exceptionnelles, Lothar, le 26, dans le nord de la France, et Martin, le 27, dans le sud du pays, qui leur a valu l’appellation de « tempêtes du siècle ».
Le bilan total des victimes de cette catastrophe naturelle est de 92 morts en France. Avec, par ailleurs, un coût estimé entre 8 et 13 milliards d’euros de dégâts. Un véritable déluge qui a privé au plus fort de la crise jusqu’à 3,45 millions de foyers en électricité.
Ces tempêtes d’une intensité sans précédent ont non seulement causé des pertes humaines tragiques mais ont également laissé derrière elles une empreinte indélébile sur le paysage.
Les vents violents ont déraciné des arbres centenaires, endommagé des monuments historiques et perturbé le fonctionnement de nombreuses infrastructures essentielles, y compris les réseaux de transport et de communication.
La rapidité et la violence avec lesquelles ces tempêtes ont frappé ont mis en évidence la vulnérabilité des infrastructures modernes face à des phénomènes naturels extrêmes.
Dans les mois et les années qui ont suivi, d’importants efforts de reconstruction et de renforcement ont été entrepris pour restaurer les zones sinistrées et améliorer la résilience face à de futures catastrophes naturelles.
Le Gard connaît à son tour des inondations dramatiques, avec des crues records en septembre 2002. C’est ensuite le tour des régions du Sud-Est de la France, notamment à cause de la crue du Rhône en 2003.
Le département de la Vendée est lui touché en 2007.
La tempête XYNTHIA
En février 2010, la tempête Xynthia a déferlé sur l’ouest de la France avec une force redoutable, entraînant des inondations désastreuses, surtout dans les zones côtières de Vendée et de Charente-Maritime.
Ces régions ont été soudainement ravagées par les eaux durant la nuit, laissant les habitations sous l’eau.
Considérée comme l’une des catastrophes naturelles les plus sévères et mortelles depuis les tempêtes de décembre 1999, Xynthia a marqué profondément les esprits, provoquant un choc psychologique et social.
Elle a laissé derrière elle d’importantes répercussions économiques, environnementales et a été un catalyseur dans le développement de politiques de prévention des risques naturels.
Avec 53 vies perdues en France, Xynthia compte parmi les événements les plus tragiques des dernières décennies en Europe.
Plus de 12 000 personnes ont dû être évacuées, des zones entières étant déclarées sinistrées. Les opérations de secours et d’évacuation ont mobilisé des efforts considérables, avec le soutien des autorités nationales, des communautés locales et de diverses organisations bénévoles.
Cette tempête majeure a frappé une partie de l’Atlantique et de l’Europe fin février 2010, provoquant de violentes rafales de vent et des inondations exceptionnelles, aggravées par des marées particulièrement fortes.
La Charente-Maritime et la Vendée ont été les départements les plus durement touchés par ces submersions maritimes brutales. Les régions de Poitou-Charentes, Pays de la Loire, Aquitaine, Bretagne et Normandie ont également subi de graves dommages suite aux pluies.
Les estimations initiales des coûts pour les assureurs français s’élevaient à 1 milliard d’euros, une somme inférieure aux dégâts de la tempête Klaus précédente.
Toutefois, selon la Fédération française des sociétés d’assurances (FFSA), les dépenses dues à Xynthia atteindraient au moins 1,2 milliard d’euros, révision qui a été par la suite augmentée à 1,5 milliard d’euros en avril 2010.
Cette somme couvre la reconstruction des logements, les réparations des infrastructures endommagées, ainsi que les pertes importantes subies par les secteurs de l’agriculture et du tourisme, vitaux pour les régions affectées.
Une sérieuse montée des eaux dans le Sud-Est
En 2013, la région du Sud-Est et plus particulièrement le Var est touché par la montée des eaux.
Plusieurs départements du Sud-Est de la France subissent également d’importantes inondations en janvier et en septembre 2014.
Les inondations de 2016
Les inondations de juin 2016 font partie des événements climatiques les plus marquants des dernières années, ayant touché plusieurs régions avec une intensité rarement vue.
Plusieurs régions ont été sévèrement affectées par la météo, notamment l’Île-de-France, le Centre-Val de Loire, et la Bourgogne. La Seine, le Loing, l’Yonne, et d’autres cours d’eau ont connu des crues exceptionnelles.
Les inondations ont également eu un impact significatif sur le patrimoine culturel, entraînant la fermeture de musées à Paris, y compris le Louvre et le Musée d’Orsay, qui ont dû prendre des mesures préventives pour protéger les œuvres d’art.
La solidarité entre citoyens et le soutien communautaire ont été remarquables, contribuant aux efforts de nettoyage et d’aide aux sinistrés.
La Seine et la Saône ont connu des crues importantes en janvier 2018, provoquant l’inondation de plusieurs villes et nécessitant l’évacuation de résidents.
Bien que moins dévastatrices que celles de 2016, ces inondations ont rappelé la vulnérabilité de certaines zones aux crues hivernales.
Des crues dévastatrices dans l’AUDE
Les inondations survenues dans l’Aude les 14 et 15 octobre 2018 ont été dévastatrices, résultant d’un épisode méditerranéen intense.
Ces inondations ont causé la mort de 15 personnes et blessé 99 autres. Au total, 257 communes ont été reconnues en état de catastrophe naturelle, dont 204 dans l’Aude.
Les dommages matériels ont été considérables, avec un coût estimé à environ 256 millions d’euros un an après la catastrophe.
Ces inondations rappellent celles de novembre 1999, qui avaient causé encore plus de dégâts matériels et de pertes humaines.
Les précipitations exceptionnelles, en partie dues à l’ex-ouragan Leslie devenu une tempête post-tropicale, ont touché le Portugal avant de provoquer des remontées d’air doux et ré-humidifié venant de la mer Méditerranée, entraînant des pluies et des orages très intenses et stationnaires dans le département de l’Aude.
Sur certaines zones, les cumuls des précipitations ont dépassé 300 mm, parfois même atteignant plus de 400 mm, ce qui correspond à environ trois mois de précipitations habituelles en une seule nuit.
Ces conditions météorologiques ont conduit à une crue rapide des cours d’eau, notamment l’Orbiel et le Trapel, provoquant une crue de niveau centennal de l’Aude moyenne.
La station hydrométrique de Trèbes a enregistré un pic de crue avec une hauteur d’eau montant de 0.39 m à 7.66 m en seulement 8 heures. Plus à l’aval, la hauteur de l’eau a légèrement dépassé les records précédents, soulignant la sévérité de cet événement.
Ces crues seraient considérées comme les plus graves depuis 1891 dans cette région.
La tempête CIARA
Entre le 9 et le 11 février 2020, la tempête Ciara a soufflé sur la France, générant des vents jusqu’à 219 km/h en Corse et atteignant 152 km/h à Paris.
Le Nord de la France a été le plus touché, subissant des dommages considérables comme des arbres et toitures arrachés, et des perturbations majeures des transports.
Plus de 130 000 foyers ont été privés d’électricité, et les littoraux ont vu des submersions dues à des vagues hautes. Malgré les dégâts et quelques blessures, les précautions prises ont limité les conséquences graves.
La tempête ALEX
Alex, inaugurant la saison des tempêtes hivernales en Europe pour 2020-2021, s’est formée dans l’Atlantique Nord avant de frapper la Bretagne et de se diriger vers le centre de l’Europe.
Cette tempête a laissé derrière elle un sillage de destruction, particulièrement marqué par des précipitations torrentielles dans le sud-est de la France et le nord de l’Italie.
Ainsi, la tempête Alex s’est distinguée par la sévérité de ses impacts, surtout dans les Alpes-Maritimes, où elle a engendré des dégâts majeurs et des conséquences désastreuses.
D’une intensité peu commune, elle a provoqué des inondations et crues exceptionnelles. Les cours d’eau, déjà à leur capacité maximale, ont débordé, entraînant la destruction d’infrastructures et l’isolement de communautés.
Des dommages importants à des propriétés et possessions ont également été recensés.
Le bilan humain et matériel est dramatique, avec 11 décès (dont 10 dans les Alpes-Maritimes et 1 dans le Finistère) et 8 personnes portées disparues dans les Alpes-Maritimes.
Au plus fort de la tempête, plus de 100 000 foyers en Bretagne étaient sans électricité, et cette situation a perduré pour environ 15 000 d’entre eux.
Des enregistrements de Météo-France ont noté entre 60 et 100 millimètres de pluie dans plusieurs départements, atteignant un pic de 104 millimètres en 24 heures à La Rochepot, Bourgogne, un record pour la région en octobre.
Face à cette catastrophe naturelle, l’effort de réponse a été massif, impliquant l’État, les autorités locales et l’armée dans les secours, l’évaluation des dégâts et les premiers pas vers la réparation et la reconstruction.
Un élan de solidarité national s’est également manifesté, avec de nombreux dons, initiatives de soutien, et bénévoles se mobilisant pour aider aux tâches de nettoyage et de reconstruction dans les zones sinistrées.
Plus récemment…
En 2023, la France a connu plusieurs épisodes d’inondations significatifs, exacerbés par des phénomènes climatiques plus intenses et le réchauffement global.
Parmi les événements notables, le Pas-de-Calais a été mis en alerte rouge aux crues en début janvier 2024 suite à la tempête Henk, tandis que d’autres départements comme la Moselle et les Ardennes ont été placés en vigilance orange.
Les tempêtes Ciaran et Domingos, survenues en novembre 2023, ont également frappé l’ouest et le nord de la France, causant d’importants dégâts et des inondations historiques.
L’automne 2023 a été marqué par des précipitations continues depuis mi-octobre, entraînant des inondations et des coulées de boue dans plusieurs régions comme le Nord – Pas-de-Calais, Poitou-Charentes, le Jura, Haute-Savoie, et les Hautes-Alpes.
Certains endroits ont enregistré jusqu’à 1000 mm de précipitations en seulement deux mois, illustrant l’intensité exceptionnelle de ces événements.
Les dépressions atmosphériques ont suivi un parcours plus méridional qu’à l’accoutumée, laissant la France exposée à de nombreuses perturbations actives.
Conclusion :
Ces incidents mettent en lumière la sensibilité accrue de nos régions face aux risques d’inondation, un phénomène aggravé par les effets du changement climatique et par l’empreinte humaine sur l’environnement.
Ils ont également mis en avant le besoin crucial d’une gestion efficace des risques liés aux inondations, menant à un renforcement des mesures de prévention, à la mise en place de systèmes d’alerte précoce et à l’élaboration de stratégies pour diminuer les risques associés aux catastrophes naturelles sur le territoire français.
En outre, ces situations soulignent l’urgence de se préparer aux désastres naturels et de s’adapter aux changements climatiques qui tendent à augmenter la fréquence et la gravité des tempêtes et des inondations.
En réponse, la France intensifie ses efforts pour prévenir les inondations, notamment par la régulation des voies fluviales, l’amélioration des prévisions météorologiques, et le déploiement de plans d’évacuation et de sauvegarde pour les régions les plus exposées.
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